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  • LE LANGAGE

    Aristote définissait l'homme comme « le vivant possédant le langage » : la capacité linguistique semble n'appartenir en propre qu'à l'homme, et le distinguer de tous les autres vivants. Le langage permet à l'homme de penser et de communiquer ses idées : il fonde donc la vie en communauté.

    1. Comment définir le langage ?

    Le langage se définit par un vocabulaire, c'est-à-dire par un pouvoir de nomination, et par une grammaire, c'est-à-dire par des règles régissant la nature et les relations des mots. Ferdinand de Saussure a montré que les mots que nous utilisons pour parler (ou signes) sont la totalité d'un signifiant (la suite de sons qui compose le mot) et d'un signifié (ce que le mot désigne).

    Il a aussi établi qu'il n'y avait aucun rapport logique entre le signifiant et le signifié : c'est la thèse de l'arbitraire du signe. Le langage est donc une convention arbitraire ; ce pourquoi, d'ailleurs, il y a plusieurs langues.

    2. Peut-on parler d'un langage animal ?

    Certains animaux ont développé des formes évoluées de communication, et particulièrement ceux qui vivent en société comme les abeilles. Mais, comme l'a montré Émile Benveniste, ce « langage » n'a rien à voir avec le langage humain : il dicte un comportement, et non une réponse linguistique.

    Les animaux n'utilisent pas dans leur communication des signes composés, mais des signaux indécomposables. Alors que le langage humain est un langage de signes, la communication animale est un code de signaux, dont chaque signal renvoie à une seule signification possible.

    3. Qu'est-ce qui caractérise le langage humain ?

    Selon Jean-Jacques Rousseau, « la langue de convention n'appartient qu'à l'homme » : les animaux possèdent leur « langage » dès la naissance. Ils n'ont pas à l'apprendre, parce que c'est leur instinct qui le leur dicte ; ce « langage » est inné, et non acquis.

    Le « langage » animal n'a pas de grammaire : les signaux qui le composent ont chacun un sens précis et unique et ne peuvent donc pas être combinés entre eux. Grâce à la grammaire et au nombre infini de combinaisons qu'elle permet, le langage humain, lui, est plus riche de significations et surtout, il est capable d'invention et de progrès.

    4. Sur quelle faculté le langage repose-t-il ?

    Le mot « arbre » désigne aussi bien cet arbre-ci que cet arbre-là. « Arbre » ne désigne pas un arbre donné, mais le concept même d'« arbre » (ce que doit être une chose pour être un arbre : avoir un tronc, etc.) ; c'est pour cela qu'il peut désigner tous les arbres. Les mots ne renvoient pas à des choses, mais à des concepts abstraits et généraux.

    Le langage est donc le fruit de notre faculté d'abstraction : le mot « arbre » peut désigner tous les arbres, parce que nous avons, contrairement aux animaux, la faculté de ne voir dans cet arbre-ci qu'un exemplaire de ce que nomme le mot « arbre » (le concept d'arbre).

    5. Le langage ne sert-il qu'à communiquer ?

    Comme l'a montré Henri Bergson, les mots désignent des concepts généraux, et non des choses singulières. Le langage simplifie donc le monde et l'appauvrit : il nous sert d'abord à y imposer un ordre en classant les choses par ressemblances.

    Le langage ne fait donc pas que décrire un monde qui lui serait préexistant : c'est lui qui délimite le monde humain, ce que nous pouvons percevoir et même ce que nous pouvons penser. N'existe, en fait, que ce que nous pouvons nommer dans notre langue.

    6. Le langage constitue-t-il la communauté humaine ?

    La conscience ne vise pas autrui comme une chose parmi les choses, parce que, contrairement aux choses, autrui peut répondre quand je lui parle : parce qu'il me répond, autrui est non un simple objet de ma perception, mais un autre sujet qui me vise à son tour dans sa propre conscience.

    Le langage permet de viser intentionnellement autrui comme sujet : Edmund Husserl peut donc affirmer que c'est lui qui fonde la communauté humaine entendue comme « communauté intersubjective. »

    7. Le langage a-t-il une fonction éthique ?

    Le langage semble n'avoir qu'une seule fonction : décrire des « états de choses » (comme par exemple : « le chat est sur le paillasson »).

    Ludwig Wittgenstein remarque cependant qu'à côté de cette fonction descriptive, le langage a plus fondamentalement une fonction éthique : dire que le chat est sur le paillasson, c'est certes décrire la position du chat, mais c'est aussi célébrer la communauté humaine pour laquelle cette proposition a une signification. Le langage fait de l'homme « l'animal cérémoniel » : il n'a de sens que dans une communauté, et c'est cette communauté de langue que nous célébrons, même sans le savoir, dès que nous parlons.

    La citation
    « Les limites de mon langage signifient les limites de mon propre monde » (Ludwig Wittgenstein)


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